La Société des Fêtes versaillaises
Sous le Second Empire, les fêtes publiques sont en plein essor et la municipalité en confie l’organisation à la Société des Fêtes versaillaises, créée en 1859 sous son patronage.
Trois objectifs sont fixés à l’association :
- favoriser le commerce local en attirant de nouveaux visiteurs,
- offrir des distractions nouvelles aux habitants,
- créer des ressources pour les indigents.
L’organisation des divertissements et solennités est à la charge d’une commission exécutive dirigée par M. Jaime, le véritable créateur de ces fêtes versaillaises : fêtes de nuit, bals, régates à la pièce d’eau des Suisses…
Après la guerre de 1870, la société reprend son activité en 1872, sous le nom de Société reconstituée des Fêtes versaillaises, après une réorganisation administrative lui conférant plus d’autonomie par rapport au pouvoir local. Elle est chargée des principales fêtes de la Ville, fête de nuit au bassin de Neptune, fête vénitienne au Grand canal, fête patronale de Saint-Louis, bals de bienfaisance, puis à partir de 1875 de la fête Hoche, des soirées musicales et concerts.
Parmi ses sociétaires (au nombre de 470 en 1873 et 700 dès l’année suivante) on compte la plupart des conseillers municipaux de Versailles et plusieurs députés de Seine-et-Oise. Les cotisations annuelles, les subventions de la Ville et celles de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest composent ses ressources et l’État lui concède un local couvert à la Petite Venise pour abriter son matériel.
La tradition des grandes fêtes se poursuit jusqu’en 1914 puis reprend dès 1919. Le 2 janvier 1930, un décret du président de la République reconnaît à l’association le caractère d’utilité publique.
Après l’interruption des spectacles durant la guerre de 1939-1945, sous l’Occupation, la société est réunie au Syndicat d’initiative créé en 1911, et la fusion des deux organismes en charge, l’un du tourisme, l’autre des fêtes, sera confirmée en 1953 par la dénomination de Syndicat d’initiative-Fêtes versaillaises.
Ferdinand Prod'homme (1861-1939)
L’auteur du motif de l’affiche, Ferdinand Prod’homme, né à Versailles le 9 décembre 1861 d’un père musicien, est nommé professeur-adjoint à l’école municipale de dessin en 1891, puis professeur-directeur en 1896 (dessin d’imitation et composition décorative) et enfin inspecteur en 1938, un an avant son décès le 2 juillet 1939 à son domicile de la rue de la Paroisse.
Il est en outre professeur de dessin à l’École normale primaire d’instituteurs de Versailles à partir de 1906, membre du Comité régional des Arts appliqués de Versailles, puis membre du Comité départemental d’enseignement technique en 1927.
Artiste peintre, dessinateur, il travaille pour La Gazette des Beaux-Arts, la Revue des Arts anciens et modernes et la revue Versailles illustré. Un grand nombre d’ouvrages, la plupart consacrés à Versailles, ont été illustrés de ses dessins.
Ferdinand Prod’homme collabore au monument élevé à l’École normale de Versailles à la mémoire des instituteurs morts pour la France et réalise le diplôme artistique remis par la municipalité à John D. Rockefeller Jr, nommé citoyen d’honneur de Versailles en 1926 pour son aide en faveur de la réhabilitation du château.
Malgré plusieurs propositions réitérées des maires Yves le Coz puis Gaston Henry-Haye, il n’aura pas l’honneur d’être élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur après quarante-huit ans de services municipaux et de créations artistiques.
C’est l’artiste versaillais René Aubert qui prendra sa succession comme professeur-directeur de l’école municipale de dessin, transformée en école d’art de la Ville en 1942 et rebaptisée École des Beaux-Arts en 1953.
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