Des édicules pas si ridicules
Chalets de nécessité ou de commodité, loges de propreté, vespasiennes, urinoirs, latrines : les lieux d’aisance se multiplient dans les rues des grandes villes à partir des années 1840 et font l’objet d’une grande attention en matière d’hygiène publique. Jusqu’à leur abandon à la fin du XXème siècle qui voit disparaître les installations les plus anciennes… et réapparaître les nuisances dues à leur absence.
Dans la première moitié du XIXème siècle, des autorisations sont accordées par l’administration municipale versaillaise aux cafetiers afin d’établir des urinoirs privés à proximité de leurs établissements. Ces installations rudimentaires et anarchiques posent des problèmes d’hygiène et de décence publiques et génèrent de nombreuses plaintes des riverains.
En 1851, le maire André-Jean Vauchelle prend un arrêté ordonnant leur destruction, ou leur mise en conformité après nouvelle autorisation, et impose l’utilisation des urinoirs publics installés par la Ville, soit trente-six édicules répartis dans les différents quartiers.
La Ville autorise bientôt l’affichage sur les plaques situées en haut des urinoirs publics, puis concède le droit de publicité et la gestion des lieux d’aisance à des concessionnaires privés : Guy, sa veuve, son successeur Jullien, à Versailles, puis en 1921 Giraudy représentant la Société fermière de la Publicité, concessionnaire de la ville de Paris.
Il obtient l’exploitation et le droit d’affichage sur les kiosques à journaux, urinoirs et chalets de nécessité, propriétés de la Ville, dont les emplacements sont détaillés dans le traité établi : soit douze kiosques situés aux carrefours des grandes artères et des lieux les plus fréquentés de la commune, dix-neuf urinoirs lumineux, vingt-et-un autres urinoirs et trois chalets de nécessité situés sur les trois avenues du trident et incluant la vente de journaux.
En 1936, on voit apparaître des urinoirs publics mi-souterrains, plus discrets dans le paysage urbain, comme celui de l’avenue de Saint-Cloud, à l’angle de la place d’Armes, qui remplace l’ancien édicule installé en 1900.
C’est à la demande de l’administration préfectorale, en prévision de la visite du roi d’Angleterre en 1938, que sont supprimés les urinoirs de l’avenue de Paris, entre la place d’Armes et la caserne de Noailles.
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